mercredi 26 août 2015

Et un deuxième GRP de bouclé

Voilà, après mon abandon l'an passé, j'ai bouclé cette année mon GRP. Un parcours démarré sous un beau soleil, des paysages magnifiques mais pas trop le temps de s'arrêter pour faire les photos, et revers de la médaille, une chaleur qui a pesé sur l'organisme le premier jour. Résultat : pas réussi a manger correctement, et cela a certainement pesé dans la seconde partie de course.
La veille, j'ai retrouvé les copains, les habitués, sur cette place du village de Vieille Aure qui sonne particulièrement pour les traileurs. Et parmi eux, Nour-Eddine, mon compagnon de la Diagonale, qui voulait faire la course "cool", car il s'aligne dans trois semaines sur le 24h de Léognan. J'ai donc proposé qu'on ré-itère notre coopération. Il avait l'air ok.
Bon, on a coopéré 5', sur la ligne de départ, ensuite, je l'ai vu filer après le premier km. Puis je l'ai croisé au Pic du midi, je montais, il descendait, Christian Alfieri était un peu plus devant. J'évaluais leur avance à peu près à une heure, nous n'étions qu'au km 45/50 environ.
Si les premières montées se sont passées royalement, j'avais même un peu d'avance, j'ai commencé à m'inquiéter par la suite, car je trouvais que je ventilais trop, et que ce n'était pas normal ce sentiment de difficulté à monter. La chaleur?
Je me suis finalement retrouvée à Pierrefitte, la première base de vie, avec une demi-heure de retard par rapport à l'an passé, bon, il faut dire que le kilométrage était un peu plus élevé, vu que nous étions passés par la Mongie et non par Artigues, ceci expliquant peut-être cela. 
La mauvaise nouvelle est venue de mes pieds, ou plus exactement de mes deux gros orteils, explosés. Il a donc fallut que je me les fasse soigner. J'ai essayé de manger des pâtes, d'autres choses, mais difficile, et puis je suis repartie, la pause a finalement duré une heure. Je me souviens qu'en 2009, je n'avais posé qu'une demi-heure, c'était à Villelongue, et j'avais pu manger une bonne assiette de riz avec de la viande, si mes souvenirs sont bons. Et j'avais apprécié. Les soins prennent du temps.
A la sortie de Pierrefitte, je me retrouve avec un gars, bien contente, nous ferons toute la partie ensemble jusqu'à la descente vers Luz. 
Le ravito de Pouy Droumide est long à arriver, là encore j'essaie d'avaler quelque chose, il n y a que la soupe qui passe, puis nous repartons et à ma grande surprise je retrouve Nono à Cauterets, j'avais déjà retrouvé Christian à Pierrefitte, en soins pour ses pieds, pour le même problème que moi.
La montée au col de Riou passe toute seule, je donne le rythme, un autre jeune se met dans notre foulée, puis à la bascule, nous arrivons à Aulian et pointons, Là encore, je croise Nono. Puis, mon co-équipier du jour, finit par me lâcher, car je ne le suis plus dans la descente, j'ai mal aux cuisses et aux orteils aussi. Aurais-je du prendre un doliprane? Je suis plutôt contre ce genre de chose, mais il aurait peut-être fallut. 
En arrivant à Luz, je recroise Nono qui repart, j'en profite pour me faire masser par mon ami Ronan, Aurélia se charge de ma montre,  il faut aussi changer mes pansements aux orteils, tout cela prend du temps. J'essaie de manger, de prendre le temps de choisir ce qui m'irait, difficile, très difficile. Je reste finalement 1h05 à Luz! 
A partir de là, je me retrouverai toute seule jusqu'à la fin ou presque. La montée à la Hourquette Nère est laborieuse, à la bascule je retrouve Jamain qui était sur le 120, il a explosé au 25è km en raison de la chaleur, mais il a le mental pour finir. Je descends pas trop mal, puis arrive au Merlans où la pluie et l'orage s'invitent. 
Là encore, je retrouve une copine du 120, c'est son premier Ultra, je propose que nous fassions le final ensemble, nous ne nous sentons pas les jambes pour courir, mais il pleut tellement, que nous filerons le plus vite possible. A deux on est plus forts. 
Pendant tout ce temps, Nono a pris la poudre d'escampette et finit 3h devant moi, ce qui me laisse quelques regrets. et le gars avec qui j'étais de Villelongue jusqu'à Aulian termine lui aussi 2h devant moi. Ce qui signifie que j'ai vraiment lâché quelque chose après Luz. 
Je suis satisfaite d'avoir terminé, mais il y a forcément quelques regrets. Comment aurait été la course si j'avais pu mieux manger? si mes chaussures ne m'avaient pas posé de problème? Je n'ai même pas fait suffisamment attention au choix de mes chaussettes, qui sont peut-être en partie la cause de mes orteils abîmés. 
Soit, l'âge commence à se faire sentir et il va falloir que je revois les choses différemment, soit il faut que j'arrive à revoir mon alimentation en emportant avec moi des repas déshydratés, et puis surtout, je ne dois pas négliger mes pieds, et bien re-tester tout le matériel. 
Mais la satisfaction de la ligne franchie est là, et c'est le plus important. Le défi a été surmonté. Seuls 210 coureurs sur les 600 au départ ont pu franchir la ligne, même si la course a été stopée trop tôt. Ces jours-ci, c'est place au petit blues, comme pour tous les coureurs, et la perspective de reprendre le travail ne m'enchante pas davantage, mais il faut bien. 
Il va falloir tirer tous les enseignements de cette expérience pour aborder au mieux le grand challenge de l'année prochaine.
Et pourtant, pendant la course, je me suis dit "plus jamais", c'est le dernier, c'est trop dur, je suis trop vieille maintenant, et pourtant des plus vieilles, il y en avait....alors je crois que je recommencerai...parce qu'au bout du compte, c'est bon!