samedi 16 avril 2016

Entraînement spécifique Transpyrénéa : 13/14/15 avril

Jour 1 : Boucle Armoy-Habère Poche - 46 km/1900 D+/11h
La météo est franchement pourrie au lever, et ça ne s'annonce pas terrible. Je révise un peu mon parcours avec des coupes. Je table à la louche sur 40 km. A peine sortie il commence à pleuvoir l'occasion de tester le sursac et le poncho. Après deux heures et le pantalon bien mouillé je me résous à faire une pause pour mettre le surpantalon. Il y a des moments où la pluie s'affole un peu plus. Arrivée vers 1400m ça se transforme en neige, il y a de gros névés à passer. Les pieds commencent à avoir froid, les gants sont trempés, les mains gèlent un peu, quant au reste, malgré presque 5 couches (la sous-couche, le TS manches longues, la petite veste 50g qui isole bien, la Goretex et le poncho), je me sens bien trempée un peu partout. je ne sais pas dire si c'est le poncho qui traverse, la transpiration qui ne s'évacue pas, certainement un peu des deux. Je n'ai pas non plus l'impression de suer à grosses gouttes, à vrai dire je n'ai pas froid mais pas chaud non plus. Au bout de 4/5h, la pluie s'arrête pour de bon, je me trouve un endroit abrité pour casser la croûte et inspecter l'intérieur du sac. ça a l'air plutôt sec. Mais je conseille fortement de tout emballer dans des sacs congélation. Les gants sont à essorer. Me voilà repartie, je n'ai pas encore amorcer le retour de ma boucle. Je sèche petit à petit et finis par enlever quelques couches. Le soleil pointe même par moments. Plutôt satisfaite de cette première journée, mais je rentre bien sale et apprécie le bain ainsi que le repas copieux. J'imagine comment je vais terminer mes journées dans quelques mois : pas de bain, ni de douche, dodo parterre où je trouverai, Il faudra bien trouver un moyen pour faire la toilette des pieds (capital), se coucher et se faire sa gamelle...ça fait peur tout ce manque de confort en perspective. Mais dans quoi je me suis embarquée!

 




Une boite aux lettres originale




Jour 2 ; Boucle Armoy Mont Baron - 50 km/2800D+/12h30
Meilleure météo avec du soleil et de la chaleur. J'ai beaucoup bu, il a fallut traverser de nombreux névés. Résultat : je rentre avec des pieds bien fripés et une belle ampoule sous la voûte plantaire. Bon bain, Bon nettoyage des pieds. Un dodo rapide.




A gauche du Mont Ouzon, la pointe de Tréchauffex, itinéraire retour, et les crêtes que j'ai faites sur la gauche. 

Alpages de Tréchauffex

Jour 3 : Boucle Armoy - Hirmentaz - 47-49 km/2150 D+
Un jour un peu décisif pour savoir comment je peux enchaîner. Tout d'abord, un "pansement" spécial sous l'ampoule pour protéger le pied. Le réveil est difficile mais une fois bien déjeuné, le départ est plutôt pas mal. Temps couvert, mais pas de pluie et une température comme il faut. Au bout de deux heures, une grosse envie me prends, pas le temps d'attendre le bar en bas du col. Et comme l'on ne doit rien jeter sur le parcours, c'est l'occasion de tester en vrai, comment cela se passe sans papier toilettes. L'essai est plutôt concluant. Je repars sur le même parcours que mardi, donc pas de jardinage,  une petite variante, au final quasiment la même distance que mercredi. Vite aux toilettes, et là je crains de m'être chopé la courante. Les pieds sont en compote, je passe une bonne demi-heure dans le bains. L'ampoule s'est agrandie. J'ai des frissons et très mal aux jambes. Je prends un doliprane. ça fait plutôt son effet.


J'ai faim, donne-moi à manger



Jour 4 : Repos et impressions
Je n'ai pas trop dormi cette nuit certainement les endorphines. Révéillée à 6h du matin et endormie tard. Au lever les pieds et les jambes sont engourdies, mais je crois que je pourrais repartir pour une journée. Forcément 1 à 2h de remise en route. Mon petit bilan est que je sens le manque de calories. J'ai essayé de bien manger sur le parcours mais certainement pas assez. En même temps, il n'y avait pas de ravito. Ce qui est sûr aussi c'est qu'il va falloir marcher plus de 15h par jour, soit 3h de plus. Et question courante rien à l'horizon, mais si j'apprécie les fruits secs, je crois qu'il va falloir limiter. Par contre tout ce qui est barres énergétiques, j'ai vraiment du mal. ça prend pas de place mais c'est difficile à avaler. par contre les petits beurre ça c'est bien. Mais où vais- je les caser?
Selon moi, les clés de la réussite seront :
1. Arriver à bien s'alimenter et suffisamment. Donc j'espère qu'on aura des trucs sympas sur les ravitos "repas". Genre raviolis, pâtes bolognaises, Pâella, Bref, des choses bien consistantes et qui ne nécessite pas de faire une grosse popote. En plats préparés à réchauffer, c'est facile.
2. Le soins des pieds.

Jour 5 : Ma 4è journée s'est franchement bien passée, je n'ai pas ressentie de fatigue particulière, ni de fringale (filets de perches à midi au bord du lac, ça, c'était top merci Maman), et les jambes sont plutôt bien ce matin. Je rentre en bonne forme à Bordeaux.

Jour 6 : 1h de footing sans problème. Même pas mal.





vendredi 8 avril 2016

J-100

Le compte à rebours est vraiment enclenché pour de bon. Après un visuel sur le dossard, voilà un compte rond jusqu'au départ. 100 jours pour finir de préparer cette course hors norme. Combien de finishers sur les 300 participants? L'organisateur mise sur une toute petite poignée, moins de 10 pour tout dire voir moins de 5. Et s'il avait fallut rajouter deux ou trois jours, genre 450 h au lieu de 400? Certes, il y a des exemples de coureurs l'ayant fait en autonomie en 15 jours. Les questions se posent au jour le jour, les doutes émergent, mais je me suis "engagée" pour être finisher, Alors j'y crois.
En attendant, c'est le début des vacances, pas de marathon de Bordeaux pour moi, j'ai fait un semi la semaine dernière à Saint Sèlve, un lieu où je n'étais pas allée depuis 2006, date à laquelle j'avais porté mon record sur marathon à 3h18. Un très beau souvenir de course, seulement une centaine de concurrents. Plus de 20 km toute seule pour décrocher 2' de mieux et deux copines supporters à l'arrivée,  venues tout exprès du bassin et qui se sont fait flasher je crois pour être à l'heure. Ce weekend, le semi était très différent de ce que j'avais connu, partagé entre route, côtes et chemins, et franchement, on sent la différence entre les chemins et les routes. ça va beaucoup moins vite, le pied ne répond pas pareil. Difficile aussi pour moi de "m'arracher" car j'ai dans la tête ces 60 km par jour à faire sur un mode plus marche que course à pied. Je finis quand même troisième fille, à ma place au vu des autres féminines, et je pense à peu près à mon niveau au classement général. Malgré un âge qui commence à être avancé, faut pas se leurrer, je résiste encore comme chanterait l'autre. Et "la" Marciana m'a encore mis 6'! Je l'aurais,  je l'aurais ! 
La semaine prochaine, j'attaque mes 3/4 jours alpins avec sac à doc chargé, pluie (certainement), mais pas trop j'espère, et 10 à 13h par jour. On verra ce que je suis capable de faire en terme de km et de D+. ça me donnera une bonne indication de mes possibilités. 
Allez, je suis vraiment dingue...c'est dit!