Bon, voilà, j'ai réussi à faire mon ultra de l'année, 100 km et plus de 4000 de dénivelé sur des terrains roulants et vallonnés, bien loin des caillasses et raidars montagnards. 16h28 d'effort au compteur, on est loin aussi des quelques 50 h et plus qui m'attendaient en Andorre. Mais voilà, je suis contente, je suis allée au bout, évidemment après le 70è km, je me suis demandée ce que je foutais là, et je me suis dis que c'était le dernier, qu'il fallait que je passe à autre chose, après 25 ans de course à pied, et que je me limite aux distances de 50 km environ. Mais ça, c'était avant...avant l'arrivée! Forcément comme je suis passée par des moments difficiles avec des jambes un peu en bois, un estomac qui ne pouvait plus avaler grand chose sur les ravitos passé les deux tiers de course, tout devient trop sec, trop sucré, trop salé. Une bonne garbure m'aurait fait le plus grand bien et ça manquait un peu, comme ça manque sur beaucoup d'ultras. Je le redis, les meilleurs ravitos sont à la Réunion : 3 vrais repas tout le long du parcours, + les pilons de poulet grillés + les crèpes, les croissants parfois au petit déj, et un festin à l'arrivée. Bref, on est jamais en panne de carburant.
Je finis pas trop mal au classement général, mais je ne peux qu'avoir des regrets, car 4è féminine, les trois m'ont dépassée tout au long du parcours, ce qui me laisse penser que je suis partie trop vite, pourtant j'étais facile au début. Ou alors j'ai manqué de motivation pour m'accrocher quand cela devenait difficile, forcément, quand on pense qu'il faut passer à autre chose, on s'accroche moins, pourtant, j'ai pu courir à l'aise dans toutes les descentes en fin de course, en supportant parfaitement le mal aux jambes.
Cet ultra m'a permis de découvrir un région méconnue, la Corrèze, où il se passe pas mal de chose au niveau trail. Le parcours était principalement en forêt sur des chemins plutôt faciles, tapis de quelques feuilles, l'impression de courir parfois sur du velours, les odeurs rythmaient les pas et laisser place à l'imagination. 5h de nuit, le reste de jour avec des passages somptueux notamment aux Tours de Merle, et une traversée de rivière en petite barque. J'ai pu admirer les vieilles bâtisses et corps de ferme, il y a de quoi passer de beaux weekend et de belles vacances par là-bas. ça a l'air aussi d'être un sacré spot de canoé et VTT. Bref, j'y retournerai. Un grand bravo à l'organisation qui a su concocter ce beau parcours, qui a tous les atouts pour devenir une épreuve majeure dans le calendrier. Cet ultra m'a fait remonter les souvenirs de mes participations aux Templiers, du temps où cela se passer à Nant, ça ne faisait que 70 km, mais c'était mon premier ultra, et qu'est-ce que j'en bavais, finalement, avec le temps et l'expérience acquise, je peux dire que c'est plutôt passé pas mal ce Xtrail. Quelques courbatures les deux jours qui ont suivi, mais loin de l'effet Robocop que j'ai pu connaître sur mes premières aux Templiers, donc tout va bien, mes reste à réfléchir sur ceux que je vais choisir en 2019. D'abord au printemps, il y en a du côté du Lot et de la Dordogne en avril et mai, mais aussi ce fameux Euskal de 130 km, que je n'ai jamais fait et où il faut être un warrior pour en venir à bout. Ce sera peut-être celui-là pour commencer, à moins que je ne m'entraîne sur un "petit" 100 avant, en avril. Mais l'Euskal ne rapporte pas de points Itra pour l'Utmb, alors que celui du Périgord, oui, mais il m'en faut 5 pour gagner mon sésame.